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In der Brücke wird gegraben

Creuser le pont

Friedrich-August-Brücke, Dresden. Baustelle.

Dezember 2017 – Décembre 2017
Foto: Tiphaine Cattiau

DE/ Die Friedrich-August-Brücke im Zentrum Dresdens ist seit einigen Monaten eine große Baustelle. Das Jahr 2017 ist fast zu Ende. „Die Brücke wird gegraben“, sie wird teilweise geöffnet, ihre Steine mal abgehoben, mal aufgebrochen. Die Brücke verschwindet. Von ihr bleibt fast nichts mehr übrig. Die Fußgänger können immer noch drüber laufen, auf einem Asphalt-Weg. An der Seite: der Bauch der Brücke. Die Seite ist aufgebrochen. Sie verbindet nicht mehr die beiden Seiten der Elbe. An der Stelle gibt es momentan einen Steg. Das Loch ist weit offen. Das Residenzschloss und die Hofkirche betrachten geduldig die Bauarbeiten wie zwischen 1945 und 1949, nach der Bombardierung, als sie selbst zerstört waren. Wenn ich mir den riesen Kran anschaue, welcher neben der Brücke steht, muss ich an die Archivfotografien der Nachkriegszeit denken. Diese Steine, die heute entfernt werden, wurden am Ende des Krieges mühsam platziert, als alles wiederaufgebaut werden musste. „Die Brücke wird gegraben“. Wenn ich mich über die Absperrungen beuge und die Schichten aus Steinen und Sand betrachte, habe ich den Eindruck, dass ein bisschen Geschichte aus dem Staub verdampft.

FR/ Le pont Friedrich-August, au centre de Dresde, est en grands travaux depuis quelques mois. L’année 2017 s’achève. Le pont a été creusé, ouvert, ses pierres soulevées, d’autres défoncées. Le pont se creuse et disparaît. Il n’en reste presque plus rien. Les piétons le traversent encore, en suivant la voie de bitume coulée sur l’un des côtés du pont. Le reste n’est qu’entrailles ouvertes. On voit dedans. Le pont a été fendu. Il ne relie plus les deux berges de l’Elbe. Il faut actuellement emprunter une passerelle. Le trou est béant. Le Château de la Résidence et l’Église de la Cour contemplent patiemment cette scène de travaux comme il le firent de 1945 à 1949, après les bombardements, alors qu’ils étaient eux-même en lambeaux. Quand je vois la grande grue trôner au bord du pont, je repense aux photos d’archives des années qui suivirent la destruction de la guerre. Ces pierres, que l’on retire aujourd’hui, sont celles qui avaient été posées avec labeur à la sortie de la guerre, lorsqu’il fallut tout reconstruire. Le pont est creusé. Lorsque je me penche au dessus des barrières pour plonger mon regard dans ces couches de pierre et de sable, j’ai l’impression que c’est un peu d’histoire qui jaillit de cette poussière, qui s’évapore de dessous les pierres que l’on soulève.

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