Eine Stadt? Eine Baustelle!
Une ville? Un chantier, vous voulez dire!
Unter den Linden, Berlin
Dezember 2016 – Décembre 2016
Fotos: Tiphaine Cattiau
DE/ Es wird gegraben. Es ist laut. Die Sonne scheint. Die Strassen sind gesperrt. Wo soll ich am besten diese Strasse überqueren? Ich muss genau hinschauen, wo ich hintrete. Aber ich will nicht das Spektakel verpassen. Irgendwo zwischen den Absperrungen, versteckt hinter dem Gerüst und von Kränen umrahmt, lässt sich die Silhouette eines im Wiederaufbau befindlichen Schlosses erkennen. Der Fötus liegt immer noch in dem Mutterkuchen. Ohne den breiten Turm auf der einen Seite des rechteckigen Gebäudes, würde man das zukünftige neue Berliner Schloss von keinem anderen Bauwerk „under construction“ unterscheiden können.
Es ist also schon soweit. Berlin bekommt bald sein Schloss (zurück). Wieder ein Bauwerk, das aus dem Boden gestampft wurde. Aus welcher verdeckten Schicht der Vergangenheit kehrt diese Erhabenheit zurück? Was versteckt das Schloss unter seinem Fundament? Die Geschichte der Stadt scheint aus einem endlosen Überlagerungsprozess zu bestehen. Aber bewahrt die Stadt sichtbare Spuren des verschwundenen Gedächnisses? Werden die Menschen auf diesem Boden noch erkennen können, dass es noch vor wenigen Jahren an der selben Stelle den „Palast“ einer von der Landkarte verschwunden „Republik“ gab?
Wer einen solch beeindruckenden städtischen Umbau erleben darf… ist es ihm bewusst, dass eine Stadt immer im Wandel ist… dass ihre Geschichte in dem Boden derjenigen Räume, wo sich das Leben einer Gesellschaft organisiert, immer wieder neu geschrieben wird… dass die Geschichte aus einer Kette von Erzählungen besteht. Manchmal – wie ein Palimpsest – erlaubt die Stadt einen Blick in die Vergangenheit zu werfen. Manchmal verschliesst sie alle Graben. Manchmal hingegen schafft sie Platz für riesige Löcher. Löcher oder Lücken, in welchen das individuelle Gedächtnis vielleicht noch Parzellen des städtischen Puzzles nachbilden kann. Was erwartet uns auf dem Platz des Berliner Schlosses, nach der Eröffnung des Humboldt-Forums?
FR/ Les machines creusent bruyamment sous le soleil d’hiver. Les rues sont barrées. Je me demande où je pourrais traverser cette voie. Il faut que je regarde attentivement où je mets les pieds. Mais je ne voudrais pas manquer le spectacle. Quelque part entre les barrières, dissimulé derrière les échafaudages et entouré de grues, on peut apercevoir la silhouette d’un château en reconstruction. Le fœtus est encore lové dans le placenta. Sans la tour qui surplombe l’une des façades de l’imposant bâtiment rectangulaire, il serait impossible de distinguer le futur nouveau château de Berlin de tout autre édifice en travaux.
Ça y est, donc. Berlin va accueillir (à nouveau) son château. Un édifice de plus qui surgit du sol. De quelle strate du passé est issue cette proéminence ? Que dissimulent les fondations du château ? L’histoire de la ville semble être le résultat d’un processus infini de recouvrements. Mais alors, la ville conserve-t-elle des traces visibles de sa mémoire disparue ? Devinera-t-on encore en ces lieux que quelques années auparavant se trouvait, au même endroit, le « palais » d’une « république » qui fut si vite effacée de la carte ?
Ceux et celles qui font l’expérience de telles transformations de l’urbain savent que les villes sont en perpétuelle mutation. L’histoire des lieux où la société s’organise est perpétuellement réécrite en son sol… L’histoire est constituée d’une chaîne de récits. Parfois, telle un palimpseste, la ville nous autorise un coup d’œil sur le passé. Parfois, elle referme ses fosses. Parfois aussi, elle laisse place à des trous béants. Des trous dans lesquels la mémoire, peut-être, se met à reconstituer quelques parties du puzzle de la ville. Qu’en sera-t-il de la place et du du château de Berlin, après l’ouverture du Forum Humboldt ?