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Über die Rolle der Archive in „Die Vermessung des Unmenschen – Zur Ästhetik des Rassismus“

Sur le rôle des archives dans „Les mesures du sous-homme – De l’esthétique du racisme“

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Staatliche Kunstsammlungen Dresden, Lipsiusbau, Brühlsche Terrasse

Fotos: Tiphaine Cattiau

12.05. – 07.08.16

DE/ Nun ist seit einigen Wochen die 4. Ausstellung aus der Reihe „Forschungsreise im Depot“ von Wolfgang Scheppe eröffnet und zieht viele Besucher an. Die Reihe hat als Ziel, Kunstwerke, Objekte und Archive der Museumsdepots als Grundlage für Ausstellungen zu nutzen, welche die Entwicklung wissenschaftlicher und philosophischer Ansätze ermöglichen und die Museumspraxis erforschen.

Als Künstlerin, die bereits früher mit Archivdokumenten arbeitete, war ich von dem Konzept der Ausstellung sofort angetan. Wenn ich auf den städtischen Raum im Wandel hinarbeite, spielt das Archiv die Rolle eines Zeugen der Vergangenheit, indem dieses oft einen verlorenen Teil des Ganzen enthüllt. Das Archiv liefert mir Antworten zu den Fragen, die ich mir vor Lücken, Spuren, Baustellen, Ruinen oder verlassenen Orten der Stadt stelle. Die Dokumente zeige ich nicht direkt, sondern gebe sie in komponierten Räumen auf Leinwänden oder Papier wieder. In der Ausstellung im Lipsiusbau – ein Gebäude, welches die Spuren der Zerstörung durch den zweiten Weltkrieg sichtbar erkennen lässt – öffnen sich Archivkisten und die darin enthaltenen Dokumente werden für die Besucher plötzlich als primäre Quelle zugänglich gemacht. Hier findet durch die Vermittlung des Kurators eine direkte Begegnung mit einem Stück unserer kollektiven Geschichte findet statt. Die Begegnung kann aber auch stören, denn es geht im großen Teil um Bilder, die das Rassedenken fassoniert haben – eine Denkenweise, die heute immer noch Teil von uns ist. Hier hätte man sich fragen können, ob manche Bilder wirklich wieder gezeigt werden mussten.

Die Ausstellung blickt in die Geschichte des XIX. und XX. Jahrhunderts und setzt sich mit den Grundlagen der Rassentheorie auseinander. Im Zentrum der Ausstellung befindet sich der Nachlass eines Wissenschaftlers, Bernhard Struck (1888-1971). Er war Linguist, Anthropologe und Ethnologe und arbeitete u.a. am Völkerkundemuseum in Dresden. Er führte Vermessungen an Menschen durch und sammelte tausende Bilder aus Zeitungen seiner Zeit – Bilder, die die Wahrnehmung des Anderen durch seine äußerliche Merkmale stark beeinflussten. Der Kurator bietet eine Gesamtinstallation an, in welcher der Beitrag der Wissenschaft in der Konzeption des „Unmenschen“ deutlich gemacht wird. Strucks Nachlass befindet sich in den Staatlichen Ethnographischen Sammlungen und wurde von dem Kurator als Forschungsmaterial gewählt, um das immer wiederkehrende Phänomen des Rassismus in der Gesellschaft zu hinterfragen.

Anhand von Archivmaterial befasst sich das Projekt mit einem bedeutenden Aspekt der Gesellschaft. Der Kurator strebt an, in dem institutionellen Rahmen eines Museums das Publikum über den Einfluss einer stark verbreiteten Ideologie zum nachdenken zu bringen. Die alten Papiere sind Zeuge des wahnsinnigen Versuchs, Menschen durch ihre Erscheinung zu klassifizieren. Die Geschichte zeigt die Aneignung dieser anthropologischen Forschung durch die Politik, um anschließend Menschen von dem Gleichheitsprinzip mit einer wissenschaftlichen Begründung weiter ausschließen zu können, indem man sie als „Unmenschen“ einstuft. Schnell stellte sich natürlich die Frage der Art und Weise, wie Abbildungen, Arbeitsnotizen, Zahlen und Vermessungen von Rassentheoretiker angemessen gezeigt werden können, damit die Besucher die unterliegende Kritik perzipieren, Abstand nehmen und selbst den Inhalt hinterfragen. Nun wurde entschieden, eine minimalistische Architektur zu entwickeln, keine Podeste und Vitrinen zu verwenden. Auch die Rahmen stehen einfach auf dem Boden. Was zählt ist: Einen Zugang in den Vorstellungsraum eines Rassendenkers zu schaffen und die zahlreiche Menge an gesammelte Dokumenten wahrnehmbar zu machen. Leider kann die Ausstellung, durch diese Entscheidung nicht verhindern, dass die heiklen Bilder den Menschen erneut präsentiert werden.

Für die Ausstellung hat der Nachlass die Schränke des Museumsdepots verlassen und so wird das schlafende Gedächtnis einer obsessiven und minuziösen rassentheoretischen Arbeit erweckt. Diese wird heutzutage ganz anders beleuchtet und der Öffentlichkeit mitten in einer Stadt vermittelt werden, in welcher wöchentlich aus Angst vor „dem Fremden“ PEGIDA-Demonstrationen stattfinden. Der Blick des Kurators auf die ethnographischen Sammlungen, verbunden mit der interdisziplinären gegenwärtigen Museumspraxis, könnte ermöglichen, die Gesellschaft von gestern durch einen wissenschaftlichen und sozialen Aspekt ihrer Geschichte besser zu verstehen, um die Grundlage der heutigen Wahrnehmung des Anderen zu hinterfragen. Außerdem zeigt die Ausstellung auch Kunstwerke des XIX., XX. und XXI. Jahrhunderts und verknüpft diese mit dem Hauptanliegen des Projekts. So entsteht eine fruchtbare Interaktion zwischen dem Archiv und der bildenden Künste, welche die alten Papieren und Karten im Museum sichtbar macht.

 

FR/ Cela fait déjà quelques semaines que la quatrième exposition de la série „Voyages d’études dans les dépôts“ de Wolfgang Scheppe est ouverte et attire de nombreux visiteurs. La série a pour objectif d’exposer des oeuvres, des objets et documents d’archives présents dans les dépôts de musées dans un contexte de questionnement philosophique et de proposer un nouveau genre de pratique muséale.

En tant qu’artiste travaillant avec des documents d’archives, j’ai tout de suite été séduite par le concept de l’exposition. Dans mon approche des mutations de l’urbain, les archives jouent le rôle de témoin du passé, dans le sens où elles peuvent dévoiler une partie disparue d’un tout. Les archives fournissent des réponses aux questions que je me pose face à des trous, des traces, des chantiers, des ruines ou des espaces délaissés de la ville. Dans mon travail, je ne présente pas directement les archives, je le retransmets dans des compositions sur toile ou sur papier. Dans l’exposition au Lipsiusbau – un bâtiment qui laisse visible les traces de la destruction de la ville à la fin de la seconde Guerre Mondiale – les boîtes d’archives s’ouvrent aux visiteurs et le contenu leur en est soudainement rendu possible. C’est une rencontre directe avec un bout de notre histoire collective qui se déroule entre ces murs et dont le commissaire d’exposition est le médiateur. Mais cette rencontre peut aussi fortement déranger, car il s’agit d’images qui ont façonné la pensée raciale qui nous habite aujourd’hui encore. Il aurait peut-être été judicieux d’éviter de montrer à nouveau certains de ces documents.

L’exposition-installation met en lumière une période de l’histoire (XIXe et XXe siècle) au cours de laquelle la recherche scientifique a fourni des données qui allaient pouvoir justifier l’exclusion de certains être humains du principe fondamental d’égalité ainsi que la référence au concept de „sous-homme“. Au centre d’une „installation totale“ (Gesamtinstallation)  se trouve l’héritage légué par l’anthropologue, ethnologue et linguiste Bernhard Struck (1888-1971) qui travailla un temps au musée d’ethnographie de Dresde. Il entreprit de relever des mesures sur des êtres humains et collectionna un nombre infini d’images de journaux de son temps, lesquelles ont amplement influencé la perception de l’autre, de l’étranger, en se basant sur leur apparence. Les documents cédés par Struck font aujourd’hui partie des collections ethnographiques de Dresde. Ils ont été sélectionnés par le commissaire afin de mener une recherche et de concevoir une approche philosophique du phénomène de retour incessant du racisme dans la société.

C’est en s’appuyant sur des documents d’archives que le projet tente une approche d’un sujet de société central et actuel. Le commissaire a pour intention, dans le contexte institutionnel du musée, d’amener le public à méditer sur l’influence d’une idéologie forte et répandue. Les vieux papiers sont les témoins de la folle tentative de classifier les êtres humains en partant de leurs traits extérieurs. L’histoire montre de quelle façon les pouvoirs politiques se sont ensuite appropriés les données scientifiques dans le but de continuer à justifier l’exclusion de certains hommes du principe d’égalité. Naturellement, la question du mode d’exposition d’images, de feuilles et de carnets de notes, de chiffres et de mesures produites par des théoriciens des races s’est posée dès le commencement du projet. En effet, dans ce contexte plus qu’un autre peut-être, les visiteurs doivent pouvoir percevoir la critique qui sous-tend l’exposition, prendre de la distance face au matériel présenté et questionner à leur tour ce qui leur est donné à voir. L’installation est ainsi conçue à partir de structures minimalistes, les objets ne sont pas mis sur un piédestal, mais simplement déposés au sol, comme c’est aussi le cas pour les nombreux cadres utilisés. Ce qui compte, c’est de permettre l’accès à l’espace de représentation mental d’un penseur des races et rendre perceptible la quantité impressionnante de documents collectionnés. Malheureusement, une telle conception scénographique n’empêche pas de présenter à nouveau aux visiteurs un contenu visuel extrêment délicat à traiter.

Les archives ont quitté les armoires du dépôt de musée pour l’exposition, laquelle réveille la mémoire dormante d’une recherche obsessionnelle et minutieuse sur les races. C’est une nouvelle lumière qui est portée sur ces documents, aujourd’hui exposés en plein centre d’une ville où PEGIDA défile chaque semaine depuis de longs mois. La rencontre du regard porté par le commissaire sur les collections d’ethnographie, associé à une pratique muséale pluridisciplinaire contemporaine, peut être un moyen de questionner des aspects de la société d’hier afin d’en faire bénéficier celle d’aujourd’hui et notamment, dans le cas présent, d’interroger les fondements de la perception que nous nous faisons de l’autre. En outre, l’exposition présente des oeuvres du XIXe, XXe et XXIe siècles en les intégrant dans le concept fondateur du projet. Une interaction naît ainsi entre les arts plastiques et les archives et confère à ces derniers une place dans l’espace visible du musée.

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